Se lancer dans la cueillette de champignons sauvages, ça ne s’improvise pas. On entre dans un univers où s’impose une certaine rigueur mais, également, où se révèlent plein de petits plaisirs et d’expériences en forêt qui sont des moments de détente et de contemplation appréciables. Glisser dans le monde des champignons peut être une pause très inspirante, une expérience susceptible de nous apporter plus qu’un divertissement gastronomique. Certains vont jusqu’à dire que l’expérience peut être magique.
L’univers des champignons est scindé en deux : Les saprophytes et les mycorhiziens. Les premiers sont des décomposeurs, on les trouve sur de la matière organique en décomposition comme des troncs au sol. Le pleurote est un saprophyte typique bien présent dans notre région. Personnellement, j’apprécie beaucoup le pleurote étalé, avec ses arômes légers de vanille lorsqu’il est frais, et sa texture est très agréable lorsque cuit. Les seconds, les mycorhiziens, ou champignons symbiotiques, vivent en relation avec les racines des arbres. Les mycorhiziens ont des fonctions fondamentales dans la nature, telle que la communication entre les végétaux… (voir le lien en fin de chronique).
Trouver du mentorat
Ce n’est pas tout le monde qui a un ou une pro des champignons dans son cercle social. Par contre, il y a le Cercle des mycologues amateurs de Québec pour nous initier. Le groupe est fréquenté par des experts qui organisent des sorties autour de Québec. Il est aussi possible de participer à des rencontres d’identification avec des membres d’expérience. Autrement, si la pandémie fait en sorte que les rencontres ne sont pas tenues cet automne, il est quand même possible de débuter, à condition de s’assurer que, si on n’a pas de personne-ressource pour garantir l’identification, on ne mange pas les champignons. Et pourquoi ne pas commencer par faire de la photo? C’est une très bonne façon de se faire l’œil et d’apprendre de manière méthodique à reconnaître les différentes espèces. Lorsque les activités reprendront, vous aurez déjà une expérience et vous aurez des questions pertinentes à poser.
Avoir une approche sécuritaire et fonctionnelle
Afin de recevoir des conseils pour débutants, j’ai contacté Maxime Labbé, étudiant en agronomie et cueilleur de champignons aguerri. Il a également travaillé chez Violon et Champignons, une entreprise offrant des ressources pour cultiver des champignons à la maison (voir le lien au bas de la chronique).
Primo, Maxime invite à se concentrer sur une sorte de champignon à la fois. L’idéal est d’avoir un récipient (pas de sac de plastique qui dégrade les champignons) pour l’espèce que l’on recherche en priorité, et un second pour mettre les trouvailles à identifier. Cette méthode évite de mélanger les champignons qui sont tantôt comestibles, et tantôt potentiellement toxiques… Il faut également faire attention au lieu de cueillette. On ne mangerait pas de poisson capturé dans une mare polluée. C’est la même chose avec les champignons, on évite les bords de route ou les sites urbanisés.
Maxime recommande une application pour téléphone pour l’identification (voir le lien en bas) car les données mycologiques évoluent constamment ainsi que les noms et certaines observations sont régulièrement révisés. Un guide papier est souvent dépassé quelque temps après son achat.
Bonne balade, je vous souhaite un doux mélange de chance et de prudence!
Quelques liens utiles et inspirants :
Le cercle des mycologues de Québec : mycologie-cmaq.org/cmaq/index.php
Application d’identification des champignons : play.google.com/store/apps/details?id=org.mycoquebec.lafonge2&hl=fr_CA
Ressources pour cultiver des champignons : violonetchampignon.com
La communication des plantes grâce aux mychorhizes : science-et-vie.com/questions- reponses/les-plantes-peuvent-elles-communiquer-entre-elles-45906