L’érable, une option en or pour notre économie locale

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il y a 3 ans
Notre chroniqueur en discussion avec sa fille dans leur cabane à sucre. Photo : Manuel K. Poirier
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C’est en avril que la saison des sucres atteint son pic dans notre MRC. On est au nord, en montagne, et c’est une réalité dont on doit tenir compte. Une réalité qui a fait hésiter nos ancêtres à mettre en récolte nos érables. Monter courir les chaudières dans une montagne glacée au printemps et prendre le risque de blesser un cheval pour faire les sucres alors qu’on a sorti le bois de chauffage de peine et misère, non merci ! Aujourd’hui, les montagnes et la gravité sont nos alliés avec la tubulure permettant de faire descendre l’eau d’érable à la sucrerie. Alors que l’industrie désire augmenter la production de plusieurs millions d’entailles dans l’avenir pour répondre à la demande, il est temps de réaliser que nous pouvons devenir une région phare de l’érable. Notre MRC a un potentiel de production de deux millions d’entailles et pourrait devenir un véritable paradis acéricole du fait qu’elle est dans l’orbite du marché de Québec, première destination touristique canadienne et 18e destination au niveau mondial.

Ce printemps, la microbrasserie La Souche a inauguré sa sucrerie, un projet de 1000 entailles, pour la plupart louées au propriétaire d’une érablière voisine. Une initiative qui montre qu’une voie existe en dehors de la vente de sirop en vrac. Les terres sont dispendieuses et le bail de location d’entailles se révèle être une option gagnante pour toutes les parties. C’est un plus pour le propriétaire qui loue et obtient un revenu d’appoint sans abattre d’arbres sur sa terre et c’est une formule gagnante pour l’acériculteur qui peut opérer sa sucrerie à un coût prévisible et raisonnable.

Mais il faut pouvoir écouler tout ce sirop qui pourrait être produit chez nous et ce n’est pas une mince affaire avec la réglementation en place. Par exemple, il est interdit pour un acériculteur n’ayant pas de quota de vendre son sirop à un dépanneur, cela sous peine de fortes amendes. Par contre, toute personne opérant une sucrerie peut vendre directement aux consommateurs tout le sirop qu’elle désire (mais en format de moins de 5 litres). Vendre du sirop en vrac grâce à un quota peut convenir à certains, mais dans notre région à fort achalandage touristique, c’est la vente de produits transformées fins qui est le créneau intéressant, une approche qui peut rapporter jusqu’à 20$ à l’entaille.

Différents chalumeaux DSD STARS, symbole des avancements technologiques de l’acériculture. Photo : Manuel K. Poirier

La Souche, puisqu’elle produit elle-même son sirop, va pouvoir vendre ses produits transformés et son sirop avec sa marque, dans son commerce, en toute légalité. Tant de commerçants me sollicitent afin de pouvoir vendre du sirop de chez nous dans leurs commerces et je suis obligé de leur dire que, sans quota, la revente est illégale. Ce printemps, j’ai bien envie de leur dire de penser à l’acériculture s’ils désirent diversifier leurs revenus afin d’offrir dans leurs commerces leur sirop local. On a tous pris conscience, après l’année que l’on vient de vivre, qu’il fallait avoir différentes cartes dans son jeu. Et si la carte de l’érable était une carte gagnante pour notre région?

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